Les rebelles libyens disent avoir essuyé jeudi de violentes attaques de la part des forces de Mouammar Kadhafi, notamment à Misrata où 23 civils ont trouvé la mort, et continuent d'exhorter l'Otan à intensifier ses frappes pour éviter un "massacre".
"Le bilan s'est alourdi à 23 morts et des dizaines de blessés. Ce sont des civils, en majorité des femmes et des enfants. Nous savons qu'il y a trois Egyptiens parmi les tués", a dit par téléphone à Reuters ce porte-parole, qui s'est présenté sous le nom de Kemal Salem.
"Un massacre (...) va avoir lieu si l'Otan n'intervient pas plus fermement", a estimé de son côté un autre porte-parole des insurgés présent à Misrata, se faisant appeler Abdelsalam.
Les rebelles qui défendent Misrata, seule ville de l'ouest libyen entre leurs mains, critiquent depuis plusieurs jours le manque de clarté de la stratégie de l'Otan face aux forces kadhafistes.
Réunis à Berlin mercredi et jeudi, les ministres des Affaires étrangères de l'Alliance apparaissent en effet divisés sur la marche à suivre en terrain libyen.
Les combats se sont concentrés jeudi dans le quartier résidentiel de Kasr Ahmad, près du port, sur lequel au moins 80 roquettes sont tombées en une heure et demi dans la matinée.
Quelques heures plus tard, des centaines d'habitants de ce même quartier sont descendus dans la rue pour crier leur colère et leur détermination.
"Le sang des martyrs ne sera pas versé en vain", scandait la foule dans laquelle certains brandissaient le drapeau adopté par dans l'Est libyen contrôlé par les insurgés, selon des images diffusées par la chaîne de télévision Al Djazira.
D'autres combats ont eu lieu à Al Ghanamia, à une trentaine de kilomètres de la ville de Zentane, dans l'ouest du pays, a rapporté un habitant de cette dernière ville, s'appuyant sur des témoignages d'amis.
"A Zentane, la situation est de pire en pire. La ville est paralysée. Nous n'avons plus d'eau, plus de nourriture et plus de carburant", lui a confié un habitant se présentant sous le nom d'Abdoulraman.
Toutes les informations en provenance de l'ouest de la Libye sont difficilement vérifiables par les journalistes présents dans le pays, l'accès à cette zone leur étant impossible.
De son côté, la télévision publique libyenne a diffusé jeudi des images de Misrata peignant une ville calme et tranquille.
"La municipalité de Misrata profite désormais de la paix et de la sécurité tout en faisant en sorte de nettoyer la ville et de permettre un retour à la normale des services de base", a-t-elle rapporté, s'appuyant sur des déclarations des services du Premier ministre.
Du côté des insurgés, le discours tenu est à l'opposé de cette hypothèse d'accalmie et insiste sur le fait que les habitants de Misrata manquent de tout.
"Il n'y a plus de lait pour bébé. Nous n'avons plus rien, ni nourriture, ni médicaments. Les gens n'osent pas sortir de chez eux pour acheter ce dont ils ont besoin car ils ont trop peur des tireurs isolés et des roquettes", a expliqué un porte-parole de la rébellion cité précédemment, Abdelsalem.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé jeudi qu'un bateau faisait route vers Misrata, avec pour mission de commencer l'évacuation de près de 6.000 travailleurs immigrés dans une situation précaire.
Mais le bateau ne peut transporter que 800 personnes à la fois et les moyens financiers disponibles ne permettent pour l'heure d'assurer que deux voyages, précise l'organisation.
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